les moments avec gilles...

[capucine de chabaneix]

Les moments avec Gilles


Gilles m’a dit un jour : « ça tu ne peux pas le photographier, alors écris-le ! »


Enfants, ma sœur et moi étions sur les photos de Gilles. On nous emmenait à la campagne, on nous faisait des nattes, Catherine nous habillait de neuf. On nous faisait poser avec des barbes à papa dans les mains. Il y avait une bonne ambiance. C’était la fête, c’était amusant.
Françoise, ma grand-mère, garde une collection précieuse de nous et nos cousins en photo dans les 100 idées des années 70/80.
Plus tard Gilles nous a offert à Clémentine et moi nos premiers appareils photos, on devait avoir 17 ans. Depuis Gilles m’a toujours conseillé, en plus de m’éblouir et de me révéler : quel outil incroyable il m’a mis entre les mains ! Gilles c’était un tonton en or. Aller voir Gilles et Catherine c’était toujours des moments merveilleux pour moi. Par petites touches discrètes, avec sa voix douce et rare, Gilles allait me dire des phrases toutes simples. Tellement belles, des conseils précieux.
Quand je me plaignais du gris dans le ciel sur mes photos, il disait : « Il y a une belle lumière tous les jours. Il faut savoir la regarder ». A force de transformer les négatifs en positifs…Tu étais devenu une force de la nature, un être joyeux, étincelant…
Tu disais qu’on est toujours trop loin, qu’il faut se rapprocher. Alors dès que j’y pense je fais un pas en avant et je cadre plus serré. C’est toujours mieux.
Toi quand tu allais voir le monde tu rapportais des trésors. Tu les trouvais partout. C’est un message d’espoir considérable, dans ce paysage médiatique trop souvent sinistre. Voyagez, regardez, c’est beau. Tu t’étais résolument campé du côté du bonheur et de sa bonne humeur.
Ici je veux te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi. Tu étais quelqu’un de très important pour ta nièce Capucine. C’est une âme délicate et brillante qui t’animait. Merci d’avoir déclenché une petite étincelle dans mon esprit, en suggérant un chemin, tout en douceur.
C’est une grande chance de t’avoir connu. Je tiens à te rendre hommage : héro discret, artiste tout en légèreté, personne sensible et intelligente. Sois heureux Gilles. Toi tu nous dirais d’être joyeux et de ne pas s’en faire.

Capucine de Chabaneix, septembre 2004